Anciens spectacles  
Compagnie Jérôme Thomas   
Ici.  
Compagnie Jérôme Thomas   
| Création 2010
 
Jérôme Thomas
L’art est-il un moyen de passer une porte ?
  Ici.
Distribution
  Pierre Bastien
Composition musicale pour "Ici."
Markus Schmid
L'objet et moi
     Télécharger le dossier artistique de Ici.
Libération, 25 octobre 2010
par Frédérique Roussel
   
Les Inrockuptibles n° 17, 23 nov. 2010
par Hugues Le Tanneur
Le Bien Public, 22 octobre 2010
par Guillaume Malvoisin
Sud Ouest, 14 octobre 2010
par Chantal Gibert
Cirque Lili CRÉATION 2001
Rain/Bow CRÉATION 2006
Libellule et Papillons !! CRÉATION 2008
Sortilèges CRÉATION Jeune Public 2008
Deux hommes jonglaient... CRÉATION 2008 - Avec Roland Auzet
Ici. CRÉATION 2010
Duo(s) CRÉATION 2003
FoResT CRÉATION 2013
Hip 127, La Constellation des cigognes CRÉATION 2016
Magnétic CRÉATION 2017
Dans la jongle des mots CRÉATION 2018
i-Solo CRÉATION 2018
Projet Faille COMPAGNONNAGE 2020
Le petit Bidon Circus CRÉATION 2021
Autres créations de la Cie

Un projet de Jérôme Thomas, Markus Schmid, Pierre Bastien

Spectacle en trois mouvements, pour deux artistes et une musique mécanique aux fins de transformer la contrainte en poésie

« Here. » a show by Jérôme Thomas, Markus Schmid and Pierre Bastien

Our new creation in three movements, for two artists and mechanical music, to go from constraint to poetry

 

 

Un jour de 1986, Marc Perrone m’a proposé de jouer pour les détenus de la Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, avec Carlo Rizzo, percussionniste.

C’était ma première rencontre avec le milieu carcéral et je découvrais naïvement que l’expérience n’allait pas de soi.
Le nombre de sas, de couloirs, de pièces, de clés, de portes à ouvrir est un parcours de mise en condition. On ouvre des portes verrouillées que l’on referme derrière l’acteur.
Sans soutien technique scénique, le « semblant » n’a pas sa place. La représentation est juste ou n’est pas, sans appel. L’artiste est, comme le détenu, face à sa condition.

Ce jour-là, à Fleury-Mérogis, je me suis demandé durant toute notre prestation, pourquoi les détenus rentraient et sortaient de la salle de spectacle.
C’était un va-et-vient constant très déstabilisant pendant que nous jouions pour eux.
La prestation leur plaisait-elle ? Ne leur plaisait-elle pas ?
Curieux ? Pas curieux ? Déstabilisés ?
Trouvaient-ils cela utile ? Inutile ?
Étaient-ils sensibles ? Insensibles ?

La réponse, surprenante, était tout à fait d’un autre ordre.
Le gardien, que j’interrogeai sur ces déplacements, me répondit qu’il était rare que des portes restent ouvertes. Et il m’expliqua ceci :
Les détenus passent cette porte pour le plaisir d’en franchir librement le seuil, pour connaître la « sensation » de passer une porte ouverte.

Au début de notre travail, Markus et moi, nous avons beaucoup travaillé sur la prison, nous avons lu, regardé des films, fait des rencontres. Si nous avions besoin d’aller là, au cœur de l’enfermement c’était sans doute pour nous interroger sur tous les enfermements que chacun d’entre nous subit et produit chaque jour, c’était aussi sans doute pour trouver comment parler de l’évasion possible.

Au bout du compte, théâtre musical, théâtre gestuel, d’ombres, d’objets, tout cela à la fois et peu importe, « ICI. » est un spectacle libre sur la contrainte, une machinerie pour corps et émotions, un essai poétique, une tentative de nous parler d’un monde qui est le nôtre. Nous parler d’ICI.

Jérôme Thomas

Un projet de Jérôme Thomas, Markus Schmid, Pierre Bastien
Avec : Jérôme Thomas, Markus Schmid

Musique et création des machines musicales : Pierre Bastien
Pilotage des machines en direct et création sonore : Ivan Roussel
Lumière et scénographie : Bernard Revel
Assisté de Dominique Mercier-Balaz pour la création lumière
Costumes et accessoires : Emmanuelle Grobet
Régie générale et plateau : Julien Lanaud
Construction décor et machinerie de scène : Franck Ténot
Atelier prelud - Olivier Gauducheau - Basile Bernard
Assistante administration : Léa Mattéoli
Presse : Olivier Saksik
Photos : Christophe Raynaud De Lage
Direction de Production : Agnès Célérier

Production : Association ARMO / Cie Jérôme Thomas avec le soutien de la Cie Andrayas.
Co-production : Comédie de Caen - Centre dramatique national de Normandie / Agora PNC de Boulazac / Théâtre Dijon Bourgogne - Centre dramatique national
Avec le soutien de l’Artdam - agence culturelle technique.
Remerciements à Pierre Bolze et aux techniciens du TDB, Antoine Barre-Foncelle, Jean-Marc Bezou et Gérard Ravé

ARMO / Cie Jérôme Thomas est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication-Drac Bourgogne et le Conseil Régional de Bourgogne.
Spectacle créé les 12 et 13 octobre 2010 en résidence à Agora, PNC de Boulazac.

Comment faire rêver avec une feuille
de papier 21X29,7 ?


Comment vivre à deux quand il n’y a place que pour un seul ?


Comment s’évader par l’imaginaire quand l’enfermement du corps est inévitable ?


Comment faire exploser les corps obéissants?



How can we make you dream with one single sheet of white paper 21X29,7 ?

Par une heureuse coïncidence, Jérôme Thomas et moi sommes intéressés au même moment par la même matière -le papier- et le même but - faire évoluer ce papier à des fins plastiques en ce qui le concerne, à des fins musicales pour ma part, comme si cette matière était dotée d'une vie propre. Deux de mes installations ont pu ainsi être intégrées au décor : les Orgues de Papier aux feuilles de calque flottant sur une suite d'accords d'harmonium, et les tout récents Serpents de Papier -des souffleries latérales de type "tangentiel" qui animent de longues lanières de papier calque ondulant vivement de part et d'autre de la scène qu'elles emplissent de cliquetis, par instants comme un bruit de pluie sur des vitres, à d'autres moments comme un orchestre de tambourinaires.

Un autre matériau simple rythme le début du spectacle : un puis deux, puis trois, puis quatre élastiques tendus verticalement et pincés par un doigt invisible. Au fur et à mesure de leur apparition dans une lucarne qu'ils ferment comme des barreaux de prison, la ligne de basse d'abord minimale s'étoffe peu à peu et engendre la musique enregistrée, jusqu'à la rupture qui laisse le champ sonore à la mélodie des flûtes rotatives.

Le dispositif principal de la dernière partie est constitué d'une seule machine à fonctions multiples, percussive, harmonique et mélodique.

Musique Mécanoïde est un orchestre mécanique construit en meccano, dont la forme est rectangulaire de façon à pouvoir être illuminé par un projecteur puissant qui projette son ombre agrandie en fond de scène.

En plaçant la machine en avant-scène pour que le public en apprécie le fonctionnement réel, on obtient en fond de scène une sorte d'usine sonore virtuelle dont la taille n'est limitée que par le volume scénique.

Dans l'ombre des poutrelles de la machine, les acteurs peuvent ainsi évoluer à l'intérieur de l'engin et dialoguer avec les poulies, les cames et les bielles dont les mouvements agrandis répercutent les grandes manipulations qui caractérisent la fin du spectacle.

Pierre Bastien, mars 2008
 www.pierrebastien.com

Les machines, robots, sculptures sonores, installations musicales de Pierre Bastien dans « Ici. » par ordre d’entrée en scène :
1. Anatomie d'une ligne de basse
2. Les flûtes rotatives
3. Les serpents de papier
4. Les orgues de papier
5. Mécanoïde

Au sein de la compagnie Andrayas s’invente un langage où les objets quittent leur statut de "corps étranger" pour devenir des prolongements de l'acteur. Un langage où les différences du corps et des objets pactisent pour faire surgir une vision nouvelle du geste. Les objets ainsi manipulés, dégagent l'impression de perdre leur poids et d'être soumis à d'autres lois que la gravité.

Dans ce projet, cette recherche trouve un écho évident.

Comment le dialogue entre corps charnel et objets inertes est-il possible ?
Pour y parvenir, un travail physique intense est nécessaire et s'articule sur deux niveaux :

S'éduquer à la privation (d'un membre ou d'une partie du corps)

L'acteur est mis en constante situation d'empêchement : il improvise des chutes au sol, sans ses mains, il marche avec des genoux indissociables, il porte un objet sans l'utilisation de ses bras, etc.
Ce type de contrainte suscite une créativité physique compensatoire inédite. De la privation naît l'originalité d'un vocabulaire corporel d'urgence et de nécessité.

S'adapter à l’objet

Munis de ce réflexe constant d'adaptation à la privation, l'acteur va pouvoir intégrer la manipulation d'objets. Il n’évolue pas autour des objets, mais les adopte comme partenaires vitaux de ses mouvements.
Il révèle par l’esthétisme de sa gestuelle ce qu’ils lui imposent comme contraintes physiques.

Se mettre au niveau de l’objet, simplifier son corps par une maîtrise rythmique et articulaire, c’est permettre à l’objet d’apparaître dans l’espace poétique comme un être vivant.
C’est permettre que cette petite porte s’entrouvre, par laquelle jaillit cette musicalité de mouvement de l’objet, sa mélodie secrète.

Markus Schmid

Cie Andrayas
 www.andrayas.com

Markus Schmid et Jérôme Thomas se sont rencontrés en 2001 à l’occasion d’un stage. Leurs recherches ont trait toutes deux au mouvement et à l’objet. Ils y sont venus par des voies différentes.
Depuis, ils ont inventé d’autres façons de se retrouver : dans le Cirque Jules Verne d’Amiens en 2004 pour « Le Fil et ses Invités » avec les musiciens Michel Aumont et Daniel Paboeuf, au Festival d’Avignon la même année pour la création de “ Pong”, pièce accompagnée aux pianos d’enfant par la musicienne autrichienne Isabel Ettenauer. et chaque année ils ont avancé patiemment l’idée d’un duo.

La rencontre avec Pierre Bastien, musicien, poète, inventeur de merveilleuses machines musicales a ouvert de nouveaux champs à cette collaboration.

 

Markus Schmid, swiss mime and Jerome Thomas met in 2001. And till this moment they decided to work together and cross their researches about movement and objects manipulation.
Their duet is our next production to be, and will be issued in autumn 2010.
Their inspiration takes its roots in their experience of working in jail.
The encounter with the musician Pierre Bastien and his wonderful musical objects gave a new dimension to the project. The show will be at the same time choregraphic and burlesque, with some poor simple objects as support for poetry.


« Ici. », ivre de la jongle

Les sensations s’engrangent, cheminent et finissent parfois par revenir sous une autre forme. Une sorte de vengeance des choses en somme, ou de remède à leur oubli. Entre l’étincelle et son devenir dans une création, il peut s’écouler des années. Mettons vingt-cinq. Peu importe, un rouage nouveau est en place. Vient à plein qui sait mûrir.

Prison. C’était donc il y a quelques années. Ce géant de Jérôme Thomas était encore tout petit. Il venait à peine de commencer sa carrière de jongleur et officiait depuis deux ans au cirque d’Annie Fratellini. Bientôt, il délaisserait la piste pour le cabaret, puis pour un nouvel espace déniché entre jonglage et musique, grâce à sa rencontre avec Marc Perrone. Donc, un jour de 1986, l’accordéoniste diatonique lui propose de jouer pour les détenus de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Ce fut la première rencontre de Jérôme Thomas avec un milieu carcéral.
Son dernier spectacle, Ici., créé à Boulazac en Dordogne mi-octobre puis rodé la semaine dernière à Dijon, constitue comme le boomerang de cette découverte de la prison. Le titre, un simple adverbe clos par un point, dit le lieu et le temps finis. L’enfermement rétrécit l’espace. Sur scène, deux êtres informes sont face à face à une table. Jérôme Thomas face à Markus Schmid, le mime suisse, que le jongleur a rencontré en 2001.

Un autre cheminement que la rencontre de deux artistes en quête de mouvement et d’élasticité de l’objet. Ils ont souvent travaillé ensemble, mais sur des «formes mineures et courtes», raconte Jérôme Thomas à l’issue de la représentation. Ils mijotaient l’idée d’un duo. Les voilà comme en miroir, manipulant des fourchettes, des seaux et une substance flasque dans un leitmotiv mécanique.

L’absurde est drôle, la gestuelle grotesque et grinçante, comme le son de la fourchette qui raye le métal de la table. La violence de l’inanité de leur existence monte crescendo. C’est le premier tableau d’Ici., qui fait entrer le spectateur par l’extrémité étroite de l’entonnoir. Par le trou de serrure d’une cellule.

Très tôt, le jongleur a compris la fertilité du croisement avec les autres arts. La relation du jonglage et de la musique a fait le succès d’Artrio, puis Jérôme Thomas a exploré la voie de la danse. Son précédent spectacle, Libellule et Papillons !!, était ainsi basé sur la chorégraphie de Pedro Pauwels. «C’est la création qui m’a amené au jonglage, et non l’inverse !» dit-il, dans une monographie qui vient de paraître (1), pour expliquer sa boulimie de formes artistiques hybrides.

Evasion. Lui se voit tourner toujours autour d’un même centre, traquant les objets, cherchant «les nouvelles contraintes inexplorées qui permettent de faire émerger de nouvelles possibilités de mouvements». Ainsi dans l’enfermement y a-t-il bien des moyens de jouer la manipulation des objets et des corps. Loin du jonglage de balles attendu, l’artiste joue là avec quelques boules de papier froissé, déplace des pans de décors qui vont matérialiser d’un coup l’enfilade de portes de cellules ou bouge des plaques dans une projection onirique de l’évasion possible.

«J’étais dans du jonglage concret, là je suis passé à du jonglage abstrait», lance comme une évidence Jérôme Thomas, grand front, les yeux ensemble ceints et agrandis par le maquillage. D’ailleurs, en dehors du thème de la contrainte, cette création a commencé par «une toute petite idée». D’une feuille de papier, 21 x 29,7. Peut-on faire rêver d’une feuille ? Peut-on l’investir gestuellement d’un imaginaire ? Pierre Bastien est l’ombre du trio. Le créateur d’étonnantes machines musicales a composé une musique pour ses sculptures sonores, les Orgues et les Serpents de papier, qui rythme le jeu des deux acteurs-jongleurs. Musique mécanoïde, mécano de sons, se projette dans l’ultime tableau comme un arbre en mouvement. Avec Ici., Jérôme Thomas a construit une œuvre inclassable, faite de corps et d’objets sous pression qui conservent une étincelle libertaire. On pourrait y voir une métaphore de l’art, quand il permet de passer enfin le seuil, vers un au-delà prometteur.


Appel d’air

Arrimé à un Meccano musical signé Pierre Bastien, un spectacle physique et plastique étonnant sur l’enfermement et l’évasion.

« L’espace a toussé sur moi », écrit Henri Michaux. D’espace, il est fortement question dans ce spectacle d’une magie prenante, fruit de la collaboration de trois artistes aux parcours singuliers : Jérôme Thomas, Markus Schmid et Pierre Bastien.

Coincés à l’avant-scène, deux hommes s’efforcent tant bien que mal de partager une chaise. Un vent sournois les y contraint par une poussée irrésistible. Plus tôt, on les a vus assis à une table, mélange de clowns et de laborantins, triturer fébrilement une pâte verte ou s’acharner sur des objets qu’ils emballent. Leur gestuelle évoque une répétition mécanique, mais curieusement vrillée… Ça ne tourne pas tout à fait rond. Comme si les deux compères résistaient à une force qui les dépasse, sans que l’on sache pour autant si tout ça se déroule dans leur tête ou dans la réalité ; intérieur et extérieur semblent ne faire qu’un dans cette création finement ciselée.
Jérôme thomas y délaisse un peu le jonglage, sa spécialité – même s’il ne dédaigne pas de faire s’envoler quelques feuilles de papier -, pour explorer la question de l’enfermement et de l’évasion. Un travail physique et plastique sur la fusion des formes et du son où l’ingénieux Meccano musical de Pierre Bastien joue un rôle essentiel. Jusqu’à devenir un élément de décor en ombre portée dans la scène fabuleuse qui clôt ce spectacle d’une grande beauté.


Les rebonds de la colère

(…) Au soir d’une journée particulière et remuée, la Compagnie Jérôme Thomas a choisi de jouer son dernier spectacle ICI. En temps de crise, qu’on réserve les théâtres vides aux peuples morts.

Chaleur humaine

Vivant, ce spectacle l’est. Et magnifiquement. Spectacle carcéral guidé par le cruel manque d’espace, ICI. embarque le spectateur dans une révolte, celle du corps contraint, par l’armée, par l’école, par la prison, ces corps “dociles” chers à Foucault. ICI. c’est la prison. Elle ronge et nourrit chaque geste du duo formé par Markus Schmid et Jérôme Thomas (…) C’est froid, implacable et on en crève presque de vouloir la chaleur humaine au cours des deux premiers mouvements du spectacle. Se déroule devant nous l’évidence d’un petit miracle ou comment la perversion de toute organisation forcée ouvre radicalement sur le poétique et le solidaire et libertaire. L’autre belle réussite, rageuse et émouvante, est de montrer qu’il y a ici plus d’appels à la révolte que dans tout discours militant ou politique. Elle est immense la force de dissidence et d’insurrection portée par les orgues de papier de Pierre Bastien. Toutes affaires cessantes, posez vos banderoles, rebouchez vos jerricanes et courrez visiter la bande de poètes-acrobates et son appel à l’homme libre.


« Ici. », pari gagné

Pari gagné. La première de « Ici. », le spectacle de Jérôme Thomas et Markus Schmid, a été saluée par trois longs rappels. C'était un événement très attendu. Il s'agissait d'une création nationale donnée pour l'ouverture de la saison de l'Agora de Boulazac (…)
La rencontre entre Jérôme Thomas, chef de file du jonglage contemporain, et le mime suisse Markus Schmid avait de quoi surprendre. Elle a montré la capacité des deux artistes à se renouveler à travers un langage original.

Fort et évocateur
« Ici. » est un spectacle fort, évocateur, sensible. Jérôme Thomas et Markus Schmid sont partis du thème des prisons pour évoquer les contraintes et la liberté. Ils ont travaillé avec Pierre Bastien dont les machines sonores ponctuent le spectacle. Le jeu porté une vraie chorégraphie du geste s'inscrit dans une esthétique épurée. En blanc, noir, gris.
Les tableaux se succèdent, entre humour et poésie. Masqués, empaquetés, deux hommes à une table de travail répètent des gestes jusqu'à l'absurde. Secoués, ballottés, ils se lancent dans une course pour être le premier à s'emparer d'une chaise.
Atelier, parloir, cellule, ouverture des portes. Les images renvoient à l'univers carcéral. Mais pas seulement. On peut y lire une multitude de sens. La dernière scène en est un magnifique témoignage. Une machine en Meccano tourne inexorablement et projette en fond de scène ses rouages dans lequel l'homme évolue. Nouvelle prison ou premiers pas vers la liberté.

    voir un extrait video du spectacle